Il est presque onze heures. Je me suis réveillé il y a à peine une heure et demi.
J'allume une cigarette pour accompagner mon verre de crémant. Je prends un cachet pour calmer mes crises.
La bouteille est déjà à moitié vide, mes mains ne tremblent plus.
Un peu plus de deux ans se sont écoulés depuis ma dernière publication. Je croyais avoir déjà touché le fond, mais il n'en était rien.
Je ne me suis pas vendu ces dernières années, je me suis bradé.
Eric, cet homme qui me soutenait financièrement et moralement a fini par me tourner le dos. Il a eu raison.
Alors qu'il (...)
Je suis particulièrement heureux. Cela faisait de longs mois que je n'avais pas ressenti de l'apaisement, de la tranquillité et enfin du bonheur.
Je n'ai en aucun cas mis à un terme à mes nombreux vices et addictions. Je les contrôle un peu mieux désormais et je les accepte pleinement. Je n'ai plus peur d'assumer ce que je suis vraiment : un mec dont la principale préoccupation est le plaisir constant. Je n'ai aucune honte de la façon dont je gagne mon argent et encore moins de la façon dont je le dépense.
Je le revendique, je suis une pute. Je l'ai toujours été d'une certaine (...)
Je ne pouvais plus écrire ces derniers temps.
J'ai tout détruit.
Après mon dernier écrit, j'ai beaucoup réfléchi, je me suis posé de nombreuses questions sur mon futur. Lyon n'était pas fait pour moi mais je savais que cette ville me permettait de garder le contrôle. Je pense que démissionner de mon poste d'agent immobilier a été le déclencheur de ma chute.
Sans responsabilités et sans horaires fixes, je n'ai pas retrouvé que mes vieux démons, j'en ai aussi rencontré de nouveaux.
Tout juste réveillé, je parcourais les profils des applications de rencontre à la recherche (...)
Je suis défoncé.
Je viens de poser mon joint, déjà bien entamé. Je sors une cigarette de mon paquet pour accompagner mon verre de rosé.
Je n'ai plus à me demander quel jour nous sommes, à regarder l'heure sur mon téléphone et à prévoir mon programme de la semaine. J'ai donné ma démission vendredi, je n'ai plus le courage ni l'envie de continuer à travailler. Je suis une personne pour qui le travail est une affreuse perte de temps, bosser sept heures par jour pour une boîte qui nous exploite me rend fou.
Je n'ai jamais voulu être agent immobilier, la vie a fait que j'ai du (...)
Nous sommes dimanche, je suis assis sur le canapé de mon appartement Lyonnais. Il faut chaud, je bois un verre de rosé bien frais. Aujourd'hui, je ne travaille pas.
Je songe sérieusement à quitter mon travail. Hier j'ai eu un coup de folie, je me suis acheté un appareil photo à un peu plus de mille euros.
Je fais de la photographie depuis très longtemps. J'ai commencé avec un appareil numérique basique, photographiant mes soirées, mes amis et mes amants. J'aimais déambuler dans Paris, mon petit gadget entre les mains, capturant les ruelles biscornues, les lampadaires ou les (...)
On ne naît pas dépendant, on le devient. C'est souvent la vie ou les relations qui vont nous inciter à devenir accro à telle ou telle chose.
On a tous connu une personne qui va influer sur notre vie, qui va nous faire changer, en bien ou en mal.
Dans mon cas il s'agit de Lola, l'une de mes plus proches amies.
Nous nous sommes connus lorsque nous avions huit ans et ensemble nous avons tout partagé. Nous avons découvert la vie, avides de nouvelles expériences et sensations.
C'était une fille pleine d'entrain, courageuse et téméraire, qui se faisait souvent remarquer, dans le mauvais (...)
Je pense qu'il est nécessaire d'assouvir ses pulsions et ses désirs.
Certaines personnes de mon entourage pensent que je me détruis à petit feu, mais c'est ce qui me fait me sentir vivant. A quoi bon renier ses vices si c'est pour avoir une vie dénuée d'intérêt et de plaisir ?
Je reviens tout juste de Paris où je me suis de nouveau rendu dans ces lieux de vice. J'ai pris un plaisir immense imprégné d'un sentiment de transgression.
Depuis ma rechute décrite dans mon précédent écrit je me rends à Paris au moins une fois par mois afin de satisfaire mes envies irrépressibles. (...)
Je suis en train de fumer et suis encore focalisé sur cette histoire du parking.
Je pense que ces dernières années il y a eu trois points : mon arrivée sur Lyon, mon emménagement seul après ma rupture et cette rencontre.
Les trois symbolisent des tournants cruciaux, le premier un réel engagement : le partage d'un lieu de vie avec une personne que l'on aime, qui fut ponctué d'une reprise de l'alcool et de la beuh.
Le second : la reprise en main de ma propre vie ainsi que la réapropriation de mes vices.
Et le troisième : la chute dans la luxure.
J'ai eu du mal à me focaliser (...)
Après cette rencontre nocturne dans un parking, tout m'est rapidement revenu en tête.
Le lendemain, au travail, je ne pouvais cesser de penser à ce type, le premier depuis ma rupture. Tout s'est passé tellement vite, deux inconnus qui ne se reverrons probablement jamais, et s'ils se croisent, feront comme si rien ne s'était passé.
Bien sûr, j'ai repensé à lui, avec un pincement au coeur. Même si jamais je ne me remettrais avec, notre histoire est toujours présente en moi, ces deux ans et demi représentent beaucoup. Nous avons tout de même emménagé ensemble après presque (...)
La chambre d'hôtel qui m'a servi ponctuellement d'échappatoire me semble bien loin désormais.
Je fais le calcul, cela fait approximativement cinq ans que je suis arrivé à Lyon et un peu plus de quatre années que je suis dans mon appartement actuel.
En quatre ans, je n'ai pas sombré, j'ai coulé et touché le fond. Même si je ne voulais pas l'admettre pendant de longs mois, il ne pas fallu très longtemps pour retomber dans mes vices.
Les deux premiers vont de paire, l'alcool et le cannabis sont presque indissociables. J'ai repris les deux en même temps, sans m'en vouloir le (...)
C'est exactement comme pour le vélo, on n'oublie jamais, du moins ça reste encré.
J'ai roulé mon "premier" joint avec une facilité déconcertante, comme si je n'avais jamais arrêté. Il n'étais pas parfait, mais je ne pouvais me concentrer davantage. Le temps semblait comme figé.
La première bouffée a été merveilleuse, ce goût indéfinissable, cette douceur qui emplissait ma gorge.
Il n'a pas fallu plus de trois bouffées pour être ailleurs. J'avais l'impression d'avoir oublié ce qu'était d'être défoncé même si la sensation familière qui commençait à m'envahir (...)
Voilà près de cinq ans que je me suis installé à Lyon. Par envie de fuir ce qui me nuisait à ce qu'il me restait d'équilibre psychologique.
Cela a été plus compliqué que prévu. Quitter Paris a été à la fois une résurrection et un déchirement, perdre mes repères et mes habitudes a été plus que perturbant.
J'ai eu du mal à supporter ma nouvelle vie, saine, certes, mais affreusement banale.
J'ai quitté ma ville de coeur par amour, chose qu'il ne faut bien évidemment jamais faire. Tout a été trop vite, l'emménagement, l'enlisement, les disputes et enfin les coups.
(...)