L'odeur du vice.
Je pense qu’il est nécessaire d’assouvir ses pulsions et ses désirs.
Certaines personnes de mon entourage pensent que je me détruis à petit feu, mais c’est ce qui me fait me sentir vivant. A quoi bon renier ses vices si c’est pour avoir une vie dénuée d’intérêt et de plaisir ?
Je reviens tout juste de Paris où je me suis de nouveau rendu dans ces lieux de vice. J’ai pris un plaisir immense imprégné d’un sentiment de transgression.
Depuis ma rechute décrite dans mon précédent écrit je me rends à Paris au moins une fois par mois afin de satisfaire mes envies irrépressibles.
Revenons sur ce dernier écrit justement. Je m’étais arrêté à mon retour devant Beaubourg, une bière à la main. Il est vrai que cet épisode date d’il y a déjà plusieurs années, mais ce moment est toujours profondément inscrit dans mon esprit, malgré mon état de défonce avancée.
Il n’est pas rare que je rencontre des connaissances surtout près de Beaubourg ou du marais. Ce jour là, alors que je m’apprêtais à fumer un nouveau joint, je suis tombé sur un ami de longue date qui était un de mes partenaires de dépravation.
Nous fumons quelques lattes pendant que je finis ma bière et il me propose de me payer un coup. Nous allons dans un bar vers Saint Paul et les verres s’enchaînent rapidement. Nous rattrapons le temps perdu, prenons des nouvelles sur nos connaissances respectives et il me propose d’aller en soirée chez un ami à lui.
Je décline en prétendant avoir quelque chose de prévu, je ne sais pas si il me croit. Je me redirige vers Chatelet, fume le reste du joint à côté d’une ruelle et en allume un autre.
Je sens que je mon état d’ivresse est tel que j’ai du mal à réfléchir. Je peine à trouver la rue exacte, je dois chercher mon chemin sur Google maps et j’arrive au Dépôt. Il est vingt deux heures lorsque je pousse les portes du club. Je paye l’entrée, dépose mes affaires à l’entrée et me dirige vers le bar.
Il y a déjà pas mal de monde, les mecs se tournent autour, se jaugeant du regard. Quelques uns sont sur la piste à se déhancher, d’autres commandent à boire.
Je ne fais pas trop attention aux gens autour de moi, je me rends au fumoir et m’allume une cigarette pour accompagner mon gin tonic.
Je finis mon verre, je suis complètement défoncé. Je me dirige vers le labyrinthe sombre où des silhouettes font des allers retour constants. Il y a plusieurs couloirs, des cabines parfois entrouvertes, je déambule en jetant des coups d’oeil aux mecs qui font leur affaire en public.
Je tombe sur un type d’une trentaine d’années, viril, qui m’emmène dans une cabine. Je lui dis immédiatement que je ne veux pas un truc à deux, il comprend et me dit d’attendre un peu.
Au bout d’une dizaine de minutes, je vois une gravure de mode, un mec d’environ vingt cinq ans, torse nu, musclé, près d’un renfoncement sombre.
Je suis sous le charme, mon coeur s’accélère. Je m’approche de lui et vois qu’il est en train de se faire sucer. La pénombre m’empêche de voir ce qu’il se passe réellement, un mec tente de baisser mon pantalon, je résiste avant de voir qu’il s’agit du trentenaire rencontré auparavant. Il venait simplement de trouver une autre personne pour nous deux.
Je me laisse finalement faire, sans pouvoir quitter des yeux le visage faiblement éclairé du superbe jeune homme.
Le trentenaire nous emmène dans une cabine, l’espace est exigu et sombre. Au mur un écran diffuse un film pornographique. Je m’agenouille et commence à donner du plaisir à mes deux partenaires. Le plus âgé s’assoit dans un recoin de la cabine, je le pénètre violemment, en l’étranglant par moments.
Le beau mec prend le relai et je sens que je ne veux pas en finir maintenant. Je sors de la cabine, recommande un verre et vais le boire au coin fumeur. Un type roule discrètement un joint, personne ne semble être dérangé donc je décidé de finir celui qui j’avais commencé avant de rentrer.
Au bar je tombe sur deux marocains, apparemment amis. On se tourne autour quelques temps et je me rends dans une cabine avec le plus jeune d’entre eux. Le second nous rejoins, je suis à genoux en train de les satisfaire.
Ensuite, je ne me souviens pas de grand chose, le gin et le joint faisant leur effet. Je crois avoir couché avec un ou deux autres mecs.
A cinq heures du matin, après une nuit de débauche totale, je décide de quitter les lieux. Je vois un type, d’environ dix huit ans agenouillé devant un glory hole entrain de sucer deux queues.
Je m’allume une cigarette en franchissant les portes de l’établissement. Je me sens étrangement bien, quelque peu souillé mais satisfait.
J’ai pris un café dans un bar avant de fumer mon dernier joint près de la gare.
A huit heures je suis monté dans mon train. J’allais retourner à ma vie sur Lyon tout en sachant que la dépravation ne me quitterait plus.