Vi(c)e https://addictions.journalintime.com/ fr 2020-04-21T10:59:56+02:00 https://addictions.journalintime.com/Desabuse Désabusé Il est presque onze heures. Je me suis réveillé il y a à peine une heure et demi. J'allume une cigarette pour accompagner mon verre de crémant. Je prends un cachet pour calmer mes crises. La bouteille est déjà à moitié vide, mes mains ne tremblent plus. Un peu plus de deux ans se sont écoulés depuis ma dernière publication. Je croyais avoir déjà touché le fond, mais il n'en était rien. Je ne me suis pas vendu ces dernières années, je me suis bradé. Eric, cet homme qui me soutenait financièrement et moralement a fini par me tourner le dos. Il a eu raison. Alors qu'il Il est presque onze heures. Je me suis réveillé il y a à peine une heure et demi.
J’allume une cigarette pour accompagner mon verre de crémant. Je prends un cachet pour calmer mes crises.
La bouteille est déjà à moitié vide, mes mains ne tremblent plus.

Un peu plus de deux ans se sont écoulés depuis ma dernière publication. Je croyais avoir déjà touché le fond, mais il n’en était rien.
Je ne me suis pas vendu ces dernières années, je me suis bradé.
Eric, cet homme qui me soutenait financièrement et moralement a fini par me tourner le dos. Il a eu raison.
Alors qu’il faisait tout pour moi, j’ai fini par abuser de sa confiance et de sa gentillesse. Je lui volais de l’argent, revendais certains de ses livres ou meubles coûteux.
Il a essayé de parler avec moi, de me raisonner, de m’aider un peu plus financièrement mais je lui ai répondu qu’il me dégoutait.
J’avais besoin de partir. Il a accepté ma requête et je n’ai plus jamais eu de nouvelles.
Mes comptes étaient à sec et mes dépenses de plus en plus conséquentes.

J’ai fini par me prostituer à Paris, parfois pour quelques euros, une bouteille ou de quoi fumer. J’ai également touché à d’autres drogues pour oublier ces visages, ces corps sales et ces odeurs de baise.
J’ai mis du temps à arrêter les drogues dures et encore plus pour cesser de vendre mon corps.
Depuis, je suis sous cachetons, dès le matin, pour faire cesser mes tremblement et oublier mes pensées suicidaires.
J’ai la chance d’être suivi par une psychiatre formidable qui m’a beaucoup aidé l’année passée. J’ai repris possession de ma vie en travaillant. Mes jobs ne duraient jamais longtemps mais m’ont permis de conserver mon appartement et de toucher le chômage lorsque j’en avais besoin.
J’ai été serveur, j’ai travaillé dans un restaurant et dans une librairie. Bien évidemment, mes patrons voyaient que je n’étais pas toujours clean, mais la plupart m’ont soutenu et m’ont aidé dans ma reconstruction.

Cela fait un peu plus de six mois que je ne me suis pas vendu. J’ai développé un dégout pour le sexe et malgré quelques rechutes, je sens que je me réapproprie mon corps.
Je ne fume plus qu’un joint par jour, malheureusement l’alcool est toujours aussi présent.
Le chemin est encore long mais je sens que je suis sur la bonne voie.

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2020-04-21T10:59:56+02:00
https://addictions.journalintime.com/Red-Lights Red Lights Je suis particulièrement heureux. Cela faisait de longs mois que je n'avais pas ressenti de l'apaisement, de la tranquillité et enfin du bonheur. Je n'ai en aucun cas mis à un terme à mes nombreux vices et addictions. Je les contrôle un peu mieux désormais et je les accepte pleinement. Je n'ai plus peur d'assumer ce que je suis vraiment : un mec dont la principale préoccupation est le plaisir constant. Je n'ai aucune honte de la façon dont je gagne mon argent et encore moins de la façon dont je le dépense. Je le revendique, je suis une pute. Je l'ai toujours été d'une certaine Je suis particulièrement heureux. Cela faisait de longs mois que je n’avais pas ressenti de l’apaisement, de la tranquillité et enfin du bonheur.
Je n’ai en aucun cas mis à un terme à mes nombreux vices et addictions. Je les contrôle un peu mieux désormais et je les accepte pleinement. Je n’ai plus peur d’assumer ce que je suis vraiment : un mec dont la principale préoccupation est le plaisir constant. Je n’ai aucune honte de la façon dont je gagne mon argent et encore moins de la façon dont je le dépense.

Je le revendique, je suis une pute. Je l’ai toujours été d’une certaine façon, lorsque je prenais mon pied pour une soirée, avec un ou plusieurs types, que l’on soit dans une ruelle, un appartement, un bar ou une backroom. Je continue mes déambulations sexuelles mais maintenant, je fais payer certains de mes amants.
Parfois je me dis que j’aurais du commencer plus tôt au lieu de vouloir me ranger dans une société qui ne me correspond aucunement.

Lorsque j’ai écrit en août, j’étais perdu à ne plus savoir qui j’étais, partagé entre l’envie de changer et d’accepter la personne que j’étais réellement.
Le déclic s’est produit en rencontrant un homme d’une trentaine d’années, que j’appellerais Eric, alors que je perdais totalement pied. Début septembre les choses ont dégénéré avec Tarek. Jetais tombé fou amoureux de lui mais je sentais que quelque chose clochait. Cela faisait plusieurs semaines qu’il avait moins de temps pour moi et les peu de fois où l’on se voyait, il refusait tout rapport sexuel.
Un soir, je suis tombé sur une lettre en cherchant un briquant dans un tiroir de son salon. Tarek était séropositif. J’ai immédiatement fait des tests, je n’avais rien. J’en ai refait le mois dernier, toujours rien.
Nous avons énormément pleuré, nous nous sommes étreints. Il a voulu me protéger, il n’aurait jamais pu me refiler quoi que ce soit, je lui en suis reconnaissant mais notre amour en a pris un coup énorme.
Il a décidé de partir en octobre pour la Suisse, je ne l’en ai pas empêché mais mon coeur ne s’en est jamais vraiment remis.

J’ai moi-même décidé de partir avec le soutien d’Eric. Il a été celui qui m’a permis de sortir la tête de l’eau, aussi bien moralement que financièrement. Il s’est pris de ma passion pour moi, mon parcours et mes photographies. Il m’en a acheté quelques unes et en a accroché certaines dans son appartement.
Notre relation comporte peu de sexe, il s’agit avant tout d’une belle amitié, d’une confiance profonde et mutuelle. Il ne me demande rien en retour, il ressent l’envie et le besoin de me soutenir. Grace à lui, je n’ai plus eu à me soucier comment payer mon loyer, ma bouffe ou ma drogue. Il m’a offert un appareil afin que je me remette à photographier mon monde et mon quotidien.

Début octobre, j’ai sous loué mon appartement parisien à une amie escort et ai pris un aller simple pour Amsterdam. Je ne peux qu’avouer que j’appréhendais beaucoup. Eric m’a beaucoup rassuré et est venu me voir lors de mon installation. J’ai loué un studio et ai passé quelques jours à profiter de cette ville qui offre tous les vices légalement.
Eric fait parfois appel à des escorts sur Amsterdam et m’a mis en contact avec le responsable d’une agence locale. Ils m’ont immédiatement apprécié mais je ne souhaitais apparaitre sur leur site ou dans leurs publications papier, par soucis de discretion. L’agence a compris et a pu me trouver quelques clients rapidement.
Cela a été très différent de ce que je connaissais à Paris. Je ne me rendais plus compte de grand chose, j’étais dans un était d’ivresse et de défonce tellement avancée que je ne regardais plus à quoi ressemblait la personne qui me donnait un billet.

Ici, tout est très contrôlé et réglementé, je me sens en sécurité lorsque je rencontre un nouvel homme. Cela se passe souvent dans un hotel ou chez la personne. L’agence dispose de toutes les informations pour qu’il n’arrive rien à ses employés. J’ai eu affaire à différents types d’hommes, des mecs mariés, séduisants et en manque de sexe, des hommes d’affaires désespérément seuls et quelques jeunes friqués qui voulaient tenter une nouvelle expérience.
L’agence prend un pourcentage mais je gagne très bien.
J’ai profité de ce travail jusqu’en décembre où j’ai décidé de retourner sur Paris afin de me reposer et de me retrouver.

Avant de partir, j’ai profité de cette ville jusqu’à n’en plus pouvoir. J’ai fumé à m’en brûler les poumons, ai fréquenté nombre de clubs et ai couché avec un paquet de mecs superbes.
Début décembre, quelques jours avant que je ne reparte, le patron d’une boîte réputée pour ses shows et ses cabines que je fréquente régulièrement me propose de monter sur le podium avec un de ses perfomeurs. Lors de cette soirée seuls les sous-vêtement sont autorisés, les mecs se baladent à poil, ou presque. Je prends quelques shots, fume un énième joint et accepte la solicitation du patron. Je sais qu’il n’y aura aucun trace de cette soirée, à part dans l’esprit des personnes présentes, les téléphones étant au vestiaire.
Le mec qui m’accompagne a vingt cinq ans, brun, barbu, musclé. Il me tient la main pour monter sur la scène et commence à m’embrasser. Il enlève doucement son t-shirt ainsi que le mien sous le regard fasciné du public. On finit rapidement à poil et il me suce avec ardeur avant de se mettre à quatre pattes. Je ne me fais pas prier et assouvit sa demande. Les yeux sont braqués sur nous, nous jouissons et allons prendre un verre après s’être rhabillés. Nous passons la nuit ensemble et promettons de nous revoir.

Je compte retourner à Amsterdam en janvier afin de revoir certains clients et retrouver l’atmosphère merveilleuse de cette ville.
Je ne pensais pas me sentir aussi bien en si peu de temps. Je bois un verre de rosé dans mon appartement parisien, le temps est mauvais mais je souris, même si je pense beaucoup à Tarek.

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2018-01-01T13:16:26+01:00
https://addictions.journalintime.com/Se-brader Se brader. Je ne pouvais plus écrire ces derniers temps. J'ai tout détruit. Après mon dernier écrit, j'ai beaucoup réfléchi, je me suis posé de nombreuses questions sur mon futur. Lyon n'était pas fait pour moi mais je savais que cette ville me permettait de garder le contrôle. Je pense que démissionner de mon poste d'agent immobilier a été le déclencheur de ma chute. Sans responsabilités et sans horaires fixes, je n'ai pas retrouvé que mes vieux démons, j'en ai aussi rencontré de nouveaux. Tout juste réveillé, je parcourais les profils des applications de rencontre à la recherche Je ne pouvais plus écrire ces derniers temps.
J’ai tout détruit.

Après mon dernier écrit, j’ai beaucoup réfléchi, je me suis posé de nombreuses questions sur mon futur. Lyon n’était pas fait pour moi mais je savais que cette ville me permettait de garder le contrôle. Je pense que démissionner de mon poste d’agent immobilier a été le déclencheur de ma chute.
Sans responsabilités et sans horaires fixes, je n’ai pas retrouvé que mes vieux démons, j’en ai aussi rencontré de nouveaux.
Tout juste réveillé, je parcourais les profils des applications de rencontre à la recherche d’un coup rapide, un verre de rosé dans la main. Si je parvenais à me contrôler les premiers temps, j’ai rapidement ressenti le besoin de boire et de fumer à peine mes yeux furent-ils ouverts.
Je me suis décidé à rendre mon appartement et à revenir sur Paris. J’ai un nouvel appartement, minuscule avec pour seuls meubles une table basse, un canapé, un lit et une étagère. Je ne vis pas ici, j’erre.

Mon retour à la capitale fut plus compliqué que prévu, surtout financièrement. N’ayant plus goût à rien, j’ai annulé l’exposition initialement prévue avec le galeriste belge. J’ai mis l’intégralité de mon travail photographique sur un disque dur et ai supprimé le tout de mon ordinateur. J’ai du me résoudre à vendre mon appareil photo fraichement obtenu pour me payer ma beuh et mon vin.
J’ai essayé de travailler sur Paris. Fin juillet, j’ai obtenu un CDI dans une agence immobilière mais je n’ai pas tenu une semaine. J’arrivais bourré au travail et je revenais de ma pause complètement défoncé. Mon contrat a été rompu lorsque le gérant m’a surpris en train de coucher avec le stagiaire dans un bureau.
J’ai ensuite trouvé une place début août dans un bar gay mais je passais plus de temps aux toilettes avec les clients qu’à servir les tables.

Depuis je n’ai pas eu le courage de retrouver un emploi, je sais que je ne pourrais tenir. Mes comptes sont dans le rouge, j’ai revendu des livres, des vêtements et j’ai fini par me vendre moi-même.
Ici, je ne fréquente plus beaucoup les bars, je me rends essentiellement dans les sex-clubs et les backrooms parisiennes. Je ne sais avec combien de types j’ai couché depuis mon retour, je ne compte plus.
Deux ou trois fois par semaine, je me rends dans un célèbre club gay connu pour ses labyrinthes et ses cabines.
Je bois, beaucoup, avant d’y aller et je fume. Je prépare toujours un joint ou deux pour le fumoir. Je viens tellement souvent que les barmans me donnent des gin tonic sans payer à chaque visite.
Une fois arrivé sur les lieux, je commande à boire et je fais le tour des couloirs sombres. Je jauge du regard les mecs qui sont là et je me pose devant une cabine, en attendant. Puis j’enchaîne les mecs, je prends généralement cinquante euros pour sucer. Lorsqu’ils n’ont pas assez et que je suis vraiment défoncé, j’accepte pour trente. Ma seule condition est que je ne pratique pas la pénétration.
Il m’est arrivé d’oublier de faire payer, notamment avec un mec sublime, extrêmement musclé. J’avais une envie irrépressible de lui donner du plaisir et après qu’il ait joui sur mon visage, je suis resté là, à genoux, le coeur battant et le portefeuille vide.

Je ne m’en veux pas, je ne me sens pas sale. J’ai l’habitude de faire ça gratuitement, pourquoi ne pas accepter un dédommagement ? Je sais que ce n’est pas anodin mais à quoi bon avoir des remords ? De toutes façons, je ne pense plus. Je ne veux que l’ivresse et ce plaisir constant, cette ivresse de jouir.

J’ai beaucoup à dire sur ce qu’il s’est passé dernièrement, notamment avec Tarek mais je dois me rendre chez un type rencontré dans une backroom. C’est devenu un client régulier, qui en plus d’être séduisant, paye bien.

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2017-08-26T11:59:48+02:00
https://addictions.journalintime.com/Palpitations Palpitations Je suis défoncé. Je viens de poser mon joint, déjà bien entamé. Je sors une cigarette de mon paquet pour accompagner mon verre de rosé. Je n'ai plus à me demander quel jour nous sommes, à regarder l'heure sur mon téléphone et à prévoir mon programme de la semaine. J'ai donné ma démission vendredi, je n'ai plus le courage ni l'envie de continuer à travailler. Je suis une personne pour qui le travail est une affreuse perte de temps, bosser sept heures par jour pour une boîte qui nous exploite me rend fou. Je n'ai jamais voulu être agent immobilier, la vie a fait que j'ai du Je suis défoncé.
Je viens de poser mon joint, déjà bien entamé. Je sors une cigarette de mon paquet pour accompagner mon verre de rosé.
Je n’ai plus à me demander quel jour nous sommes, à regarder l’heure sur mon téléphone et à prévoir mon programme de la semaine. J’ai donné ma démission vendredi, je n’ai plus le courage ni l’envie de continuer à travailler. Je suis une personne pour qui le travail est une affreuse perte de temps, bosser sept heures par jour pour une boîte qui nous exploite me rend fou.

Je n’ai jamais voulu être agent immobilier, la vie a fait que j’ai du accepter cet emploi en arrivant sur Lyon. Je n’ai pas eu beaucoup de mal à m’imposer et à exceller dans mon entreprise, j’ai le contact facile, je séduis facilement, même sans le vouloir.
La routine qui s’était installée me permettait de ne pas me poser beaucoup de questions, je me levais, me rendais au travail et je rentrais. Le temps libre qui me restait me servait à assouvir mes vices et à profiter de mon appareil photo.

Je ne roule pas sur l’or et je n’ai jamais été très prévoyant financièrement mais j’ai suffisamment d’argent sur mon compte pour tenir quelques mois, si je n’abuse pas trop.
Je suis revenu de Belgique hier soir après avoir rencontré le galeriste intéressé par mes photographies "érotiques". A peine les portes de son lieu d’exposition franchies que l’entente a été parfaite. Il a examiné chaque image que j’avais apporté, me donnant de précieux conseils, critiquant certains clichés avec honnêteté et professionnalisme.
Il me semble qu’il voulait réellement exposer mon travail mais je doutais quelque peu de moi-même. Plus que la peur d’être reconnu ou jugé par proches, ce qui me terrorisait était d’obtenir un statut de photographe, voir d’artiste. Ce mot me fait peur, je ne me considère pas comme un artiste mais plus comme un spectateur de l’humain et de ses travers.
Nous sommes allés déjeuner dans un bistrot et avons fini par boire quelques verres. Il a compris que j’avais besoin d’un peu de réflexion pour accepter d’exposer. Nous avons sélectionné au total vingt photographies et après de longues protestations de ma part, j’ai fini par accepter que mon premier cliché, celui avec l’étudiant des beaux-arts serait le visuel de l’exposition, utilisé pour la presse et pour un éventuel catalogue d’exposition.
Je sais pertinemment que je vais finir par approuver cette exposition mais je ne pouvais donner ma réponse à ce moment là. Il est nécessaire que j’y réfléchisse encore et que je prenne le temps de réaliser encore quelques photographies. En ce moment, je vois que je suis à un tournant de mon "travail", je suis de plus en plus conscient de que je produis, mon regard change et évolue, il devient sincère et intéressant.

Nous avons, avec le galeriste, décidé de nous revoir le mois prochain afin que je lui fournisse davantage d’images et que je lui donne mon accord. Je suis heureux, fier de constater que ma passion peut susciter un réel intérêt et peut-être me permettre de gagner ma vie.

Si je n’avais pas rencontré Tarek dans ce sauna parisien, je n’aurais probablement jamais eu une telle opportunité. Depuis que l’on s’est rencontré, on s’appelle assez souvent, on s’écrit et on se raconte à peu près tout. Je sens que je commence à m’attacher et c’est une mauvaise chose. C’est une personne très discrète mais avec une vie aussi dissolue que moi. Il m’a présenté un de ses amis, un acteur pornographique qui a accepté de me servir de modèle pour un prochain projet sur l’univers des films X.
Ils sont venus sur Lyon mercredi passer la journée ainsi que la nuit chez moi. Bien évidemment, nous avions prévus une séance photo afin d’alimenter ma possible exposition.
A peine arrivés, nous avons ouvert une bouteille de champagne avant de se faire quelques cocktails. Tarek et moi avons fumé deux joints alors que l’acteur se faisait un rail de coke. L’atmosphère devenait lourde et torride, j’ai sorti mon nouvel appareil photo et ai appuyé sur le déclencheur alors que mes modèles commençaient à s’embrasser.

A ce moment, j’ai senti quelque chose d’étrange en moi, accentué par l’effet de l’alcool et de la beuh. Mon coeur se serrait, je ressentais une jalousie intrusive et malaisante. J’ai continué à prendre des photos pendant que les deux hommes se déshabillaient et se lançaient dans des préliminaires endiablés.
J’ai hésité quelques instants à les rejoindre mais je me suis abstenu et ai continué mes photos. Plus le temps passaient et plus les corps se rapprochaient, plus je me sentais mal. Tarek me fixait du regard et à un moment il a senti que je n’allais pas bien. Mes gestes étaient saccadés, mes yeux devenaient humides et ma voix semblait cassée.
Il paraissait de moins en moins excité, il ne parvenait plus à se laisser toucher par l’acteur porno. Ce dernier, probablement à cause de la cocaïne, est devenu fou. Il a voulu pénétrer Tarek de force alors que ce dernier n’avait plus aucun désir. J’ai tenté de m’interposer, le type a fini par nous insulter avant de claquer la porte.
Tarek s’est approché de moi et m’a serré dans ses bras. Là, je me suis mis à pleurer, sans pouvoir me contrôler. Mon corps était secoué par les sanglots et plus je tremblais, plus il me serrait fort.

Nous nous sommes embrassés, avons passés la nuit ensemble sans rien faire, simplement enlacés.
Le lendemain il est parti prendre son train, je l’ai accompagné à la gare et cette fois, c’est lui qui a pleuré. Je l’ai serré contre moi, ne me souciant aucunement du regard pesant des familles autour de nous.
J’ai regardé monter dans le train et suis rentré fumer un joint.
J’ai du mal à me reconnaître et encore plus de mal à me comprendre, moi, mon coeur meurtri et mon esprit tordu.

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2017-06-04T13:13:10+02:00
https://addictions.journalintime.com/Photographies-intimes Photographies intimes Nous sommes dimanche, je suis assis sur le canapé de mon appartement Lyonnais. Il faut chaud, je bois un verre de rosé bien frais. Aujourd'hui, je ne travaille pas. Je songe sérieusement à quitter mon travail. Hier j'ai eu un coup de folie, je me suis acheté un appareil photo à un peu plus de mille euros. Je fais de la photographie depuis très longtemps. J'ai commencé avec un appareil numérique basique, photographiant mes soirées, mes amis et mes amants. J'aimais déambuler dans Paris, mon petit gadget entre les mains, capturant les ruelles biscornues, les lampadaires ou les Nous sommes dimanche, je suis assis sur le canapé de mon appartement Lyonnais. Il faut chaud, je bois un verre de rosé bien frais. Aujourd’hui, je ne travaille pas.
Je songe sérieusement à quitter mon travail. Hier j’ai eu un coup de folie, je me suis acheté un appareil photo à un peu plus de mille euros.
Je fais de la photographie depuis très longtemps. J’ai commencé avec un appareil numérique basique, photographiant mes soirées, mes amis et mes amants. J’aimais déambuler dans Paris, mon petit gadget entre les mains, capturant les ruelles biscornues, les lampadaires ou les tableaux des musées. Quelques années plus tard j’ai eu un ancien polaroïd appartenant à ma cousine puis un reflex offert à un anniversaire.

Je dois posséder plus de trois milles photographies, éparpillées sur différents disques dur, en majorité des portraits, quelques paysages ou espaces urbain et quelques photos pornographiques.
Enfin, lorsque je dis quelques, il s’agit en réalité d’une bonne centaine. Je ne les ai pas toutes gardées, effaçant parfois ces images sous un coup de colère ou de honte, mais la plupart sont toujours là. Je les regarde parfois, me remémorant ces souvenirs intimes que peu de gens avaient déjà vu, jusqu’à il y a deux semaines.

La première photo pornographie que j’ai prise a été lorsque j’avais dix sept ans. J’étais en couple avec un étudiant aux Beaux Arts, agé d’une vingtaine d’années. Il faisait un projet sur les corps marqués et souhaitait que je prenne en photos ses cicatrices. Il avait été agressé par deux blacks un soir en rentrant de Paris.
Voyant de par son look qu’il n’était pas hétéro, ils lui sont tombé dessus et l’ont emmené dans une ruelle. Après l’avoir tabassé, ils l’ont violé. L’un deux lui a gravé une sorte de croix près du pubis avec un canif. Les deux hommes n’ont jamais été retrouvés et il gardera probablement une marque à vie.

J’étais gêné et impressionné en le photographiant, la lumière était tamisée, il était nu et je faisais de gros plans sur cette affreuse marque. L’excitation est vite montée et j’ai continué à la prendre en photo. J’ai fini par poser l’appareil en retardateur pendant que nous faisions l’amour. Il y avait une trentaine de clichés, magnifiques.
Malheureusement, ce type était un connard, il m’a trompé plusieurs fois et j’ai appris plus tard qu’il monnayait parfois ses charmes auprès de vieux mecs mariés. Lorsque l’on s’est séparé, j’ai supprimé toutes ces photos, exceptée l’une d’elle, que je ne pouvais me résoudre à supprimer. J’ai renoncé à m’inscrire aux Beaux Arts, ne pouvant plus dissocier cette école de cette personne que j’aimais profondément et qui m’a détruite.

J’ai arrêté la photo quelques mois avant de m’y remettre. Inéxorablement, je finissais par orienter mes sujets vers le sexe. Je me rendais dans des clubs gay pour trouver des modèles, ce qui était chose aisée. Je commençais par photographie la soirée, les mecs qui dansaient, qui s’embrassaient ou riaient. Puis je finissais la soirée avec l’un de ces types, parfois plusieurs.
Il n’y avait pas toujours de passage à l’acte lors de ces "nuits photographies". J’aimais capturer le modèle chez lui, souvent dénudé. L’alcool et les joints aidaient à donner une magnifique lourdeur aux clichés que je prenais.
Lorsque mes modèles étaient seuls, je les photographiait en train de se masturber ou je mettais le retardateur pour nous avoir tous les deux dans le cadre. Les séances que je préférais étaient celles où nous finissions dans un appartement inconnu à plusieurs. La majorité du temps je ne faisais rien avec ces garçons, ils s’exécutaient et je me tenais à distance, appuyant sur le déclencheur, saisissant cette intimité partagée.

J’ai toujours gardé ces photos secrètes, n’en parlant qu’à ceux qui posaient ou a des amis très proches. En le rencontrant lui, j’ai laissé mon appareil de côté et je n’ai jamais évoqué ces clichés qui portant représentaient tellement pour moi. Un jour il a découvert sur une clé usb une grosse partie de mes photographies plus qu’érotiques. C’était au bout d’un an de relation idyllique, ses yeux emplis de larmes m’ont fait regretté cette passion perverse inscrite en moi.
Je me sentais sale, comme un pervers malade qu’il faudrait soigner. Nous avons fait un break d’une semaine. Je lui ai dit que j’avais supprimé toutes ces images mais c’était un mensonge. Malgré mon amour pour lui et mon envie de changer, je n’ai pu me résoudre à effacer définitivement ce pan de ma vie.

Après notre rupture et mon emménagement seul sur Lyon, je n’avais toujours plus goût à la photographie. Il m’a fallu un rebeu rencontré dans un parking pour sentir qu’il fallait que je ressorte mon reflex. Je n’ai pas eu beaucoup de mal à trouver des modèles et après plus de deux ans et demi, je sentais que mon regard avait changé.
J’étais plus mature, je faisais attention aux lumières, à l’atmosphère, au cadrage.

Dans un sauna à Paris il y a quelques semaines, je suis tombé sur un marocain sublime, Tarek. Je l’avais aperçu alors qu’il était assis sur un canapé, devant un film pornographique. A l’écran, deux rebeux s’embrassaient avant de se sucer. Je suis descendu et il m’a rejoint sous les douches et nous nous sommes embrassés passionnément. Nous sommes remontés dans l’espace fumeur, simplement avec une serviette autour de la taille. Je fumais un joint, aux aguets, ayant peur de me faire exclure et je lui ai parlé de mon projet photographique.
Il était sur la défensive, terrorisé à l’idée d’être reconnu mais a finalement accepté d’être pris en photo à condition qu’il y ait peu de lumière. Arrivés chez lui, je lui ai demandé de s’assoir par terre et ai déplacé une lampe afin que son visage soit presque entièrement dans l’ombre.
J’ai pris quelques clichés et ai fini par faire l’amour avec lui, sans utiliser mon appareil.
Je lui ai envoyé deux photos de lui.

Il y a deux semaines j’ai reçu un appel d’un galeriste à qui Tarek avait envoyé mes images. Il les a trouvées superbes et m’a demandé si j’en avais fait d’autres. Je lui ai envoyé quelques images prises précédemment et a voulu me rencontrer afin d’organiser un accrochage de mes clichés.
Je dois le rencontrer la semaine prochaine afin d’organiser une exposition potentielle. Je n’aurais jamais pensé qu’une telle chose était possible.
J’hésite encore, apeuré par la réaction de ma famille si elle venait à découvrir ce que je fais de mon temps libre. Il faudrait que je trouve un pseudonyme, mais mon visage et mon corps seront clairement affichés, sous les éclairages de cette galerie.

Je me donne quelques jours de réflexion pour y penser. En attendant je vais fumer un joint et appeler Tarek, chose que je fais un peu trop dernièrement.

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2017-05-28T13:10:00+02:00
https://addictions.journalintime.com/Lola Lola On ne naît pas dépendant, on le devient. C'est souvent la vie ou les relations qui vont nous inciter à devenir accro à telle ou telle chose. On a tous connu une personne qui va influer sur notre vie, qui va nous faire changer, en bien ou en mal. Dans mon cas il s'agit de Lola, l'une de mes plus proches amies. Nous nous sommes connus lorsque nous avions huit ans et ensemble nous avons tout partagé. Nous avons découvert la vie, avides de nouvelles expériences et sensations. C'était une fille pleine d'entrain, courageuse et téméraire, qui se faisait souvent remarquer, dans le mauvais On ne naît pas dépendant, on le devient. C’est souvent la vie ou les relations qui vont nous inciter à devenir accro à telle ou telle chose.
On a tous connu une personne qui va influer sur notre vie, qui va nous faire changer, en bien ou en mal.
Dans mon cas il s’agit de Lola, l’une de mes plus proches amies.

Nous nous sommes connus lorsque nous avions huit ans et ensemble nous avons tout partagé. Nous avons découvert la vie, avides de nouvelles expériences et sensations.
C’était une fille pleine d’entrain, courageuse et téméraire, qui se faisait souvent remarquer, dans le mauvais sens du terme. Nous étions toujours dans les mauvais plans, convoqués chez le directeur ou punis par nos parents.
Avant de la rencontrer, j’étais un garçon calme et discret, aimant rêver dans son coin, sans causer le moindre problème. A huit ans, nous avons volé nos premières babioles dans les magasins de quartier, avons acheté notre premier paquet de cigarette soit disant pour nos parents et avons même fumé un joint piqué à son père.
A dix ans, nous avons fouillé dans les placards de ses parents et sommes tombés sur des magazines et des vidéos pornographique. Plusieurs fois nous avons regardé des images inadaptés à notre âge sur internet ou dans ces livres. Je ne comprenais pas tout mais je me sentais grandir trop vite.

Pendant deux ou trois ans nous avons arrêté de nous fréquenter, nos parents respectifs commençant à voir d’un mauvais oeil notre amitié particulière.
Lorsque nous avons eu quatorze ans nous nous sommes retrouvés. Elle fumait des cigarettes constamment et des joints presque tous les jours, buvait et avait déjà couché avec un mec.
Elle a ramené quelques bières et nous avons bu en plein après-midi. Il ne m’a fallu que la moitié d’une canette pour ressentir des sensations que je n’avais jamais éprouvées. J’avais chaud, je me sentais étrangement excité, je riais.

Nous étions en dernière année de collège lorsqu’elle s’est mise à organiser des soirées, les premières de ma vie.
Cette période a été merveilleuse, j’ai découvert ce qu’était l’amitié adolescente, la liberté et les premiers émois. La bière coulait à flot, le gin et la vodka également. Nous faisions des concours de boisson et je finissais quasiment toujours vainqueur. J’ai eu ma première relation sexuelle avec Lola, tout s’est déroulé très étrangement, j’étais empli de timidité, je me sentais perdu.
Je savais à ce moment que les garçons m’attiraient tout autant que les filles.
J’ai rencontré mon premier copain sur internet, par l’intermédiaire de mon blog. Ce type de dix sept ans que j’idéalisais était en fait un pervers qui prenait plaisir à "dépuceler" de jeunes garçons. Ma déception a été grande et Lola ne m’a pas quitté. Nous avons tous les deux appris à aimer et à grandir ensemble, partageant nos expériences respectives. Je prenais exemple sur elle, si libérée et détachée de l’amour. Son seul but était de profiter de chaque seconde de sa vie.

Au lycée nous étions sans cesse ensemble, nous séchions les cours afin de boire du mousseux dans un parc, allions dans des citées afin de nous fournir en cannabis, passions nos week end sur Paris à nous enivrer.
Un jour, j’ai senti qu’elle tournait mal. Dès le matin, avant les cours, elle ouvrait une bouteille de vodka et se faisait quelques verres. Elle ne quittait pas son domicile sans avoir roulé un joint qu’elle fumait sur le chemin. En cours, elle emmenait une bouteille en plastique remplie d’alcool, qu’elle finissait par ne plus cacher.
Elle a été virée du lycée en terminale, un peu avant son bac.
C’est là que les choses ont dégénéré. Elle était de plus en plus portée sur le sexe, surtout sans lendemain. Je l’ai emmené plusieurs fois dans des sex shop pour l’aider à trouver des godes et elle finissait par s’exhiber dans les boutiques. Un jour, défoncés au plus haut point, nous sommes entrés dans un sex shop de Pigalle, elle a pris un des sex toy sur les présentoirs et se l’est introduit devant les clients. Elle a fini par coucher avec le vendeur et un client, en plein milieu des allées.

Nous avons été ensemble dans un club libertin. Même si je me considérais comme une personne totalement libérée et que j’avais déjà un nombre important d’amant(e)s, c’était une première pour moi. Ce moment a été un tournant, une sorte de révélation, je me sentais à mon aise, heureux dans cet endroit. Nous avons fait l’amour avec un homme sublime, le sosie de Beckam, en plus jeune.
Elle n’était pourtant pas satisfaite, je pense qu’elle avait déjà du coucher avec une dizaine de mecs. De mon côté, je préférais regarder, j’ai seulement satisfait deux ou trois types qui avaient échappé à la surveillance de leurs compagnes.
Vers la fin, elle ne répondait plus de ses actes, les substantes qu’elle avait ingurgité la rendant incontrôlable. Elle s’est mise à sucer des types affreux à la chaîne. J’ai tenté à plusieurs reprise de l’arrêter mais elle semblait possédée.
Je suis finalement sorti du club, dans un état second, me sentant différent mais affreusement coupable et sale. Je n’avais jamais rien fait à plusieurs.

Les semaines suivantes ont été particulièrement étranges, je ne pouvais plus gérer Lola, elle devenait une personne presque inhumaine. A une soirée, elle a pris de la coke, puis de l’extasie à une autre. Je ne pouvais et je ne voulais plus la suivre.
Avant que je décide de prendre mes distances, elle venait de s’incrire sur un site d’escort. Ca a été l’étape de trop, malgré toute mon aide, elle était décidée.

Il y a deux ans elle m’a contacté via Facebook. J’ai hésité à répondre, nous nous sommes vus sur Paris.
J’ai immédiatement regretté ma venue, elle était dans un état monstrueux, elle tremblait et ne cessait de se gratter, les bras couverts de cicatrices et marques de piqures. Elle a bu, énormément, et a pris, il me semble, de la drogue aux toilettes. Nous étions ensemble depuis un peu plus d’une heure lorsque j’ai décidé de partir, c’est à ce moment qu’elle m’a demandé de l’argent, près de cinq cents euros. Elle avait d’énormes dettes de drogue et était tombée sous le contrôle d’un mec affreux qui l’exploitait. Elle n’avait pas quitté la prostitution depuis notre séparation.

Je suis sorti, je me sentais presque sain à côté d’elle, malgré mes nombreux vices et addictions.
Nous ne nous sommes jamais revus depuis, ni contactés. Je me demande parfois quelle vie j’aurais eu si je n’avais pas rencontré Lola.

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2017-05-26T12:21:38+02:00
https://addictions.journalintime.com/L-odeur-du-vice L'odeur du vice. Je pense qu'il est nécessaire d'assouvir ses pulsions et ses désirs. Certaines personnes de mon entourage pensent que je me détruis à petit feu, mais c'est ce qui me fait me sentir vivant. A quoi bon renier ses vices si c'est pour avoir une vie dénuée d'intérêt et de plaisir ? Je reviens tout juste de Paris où je me suis de nouveau rendu dans ces lieux de vice. J'ai pris un plaisir immense imprégné d'un sentiment de transgression. Depuis ma rechute décrite dans mon précédent écrit je me rends à Paris au moins une fois par mois afin de satisfaire mes envies irrépressibles. Je pense qu’il est nécessaire d’assouvir ses pulsions et ses désirs.
Certaines personnes de mon entourage pensent que je me détruis à petit feu, mais c’est ce qui me fait me sentir vivant. A quoi bon renier ses vices si c’est pour avoir une vie dénuée d’intérêt et de plaisir ?

Je reviens tout juste de Paris où je me suis de nouveau rendu dans ces lieux de vice. J’ai pris un plaisir immense imprégné d’un sentiment de transgression.
Depuis ma rechute décrite dans mon précédent écrit je me rends à Paris au moins une fois par mois afin de satisfaire mes envies irrépressibles.

Revenons sur ce dernier écrit justement. Je m’étais arrêté à mon retour devant Beaubourg, une bière à la main. Il est vrai que cet épisode date d’il y a déjà plusieurs années, mais ce moment est toujours profondément inscrit dans mon esprit, malgré mon état de défonce avancée.
Il n’est pas rare que je rencontre des connaissances surtout près de Beaubourg ou du marais. Ce jour là, alors que je m’apprêtais à fumer un nouveau joint, je suis tombé sur un ami de longue date qui était un de mes partenaires de dépravation.
Nous fumons quelques lattes pendant que je finis ma bière et il me propose de me payer un coup. Nous allons dans un bar vers Saint Paul et les verres s’enchaînent rapidement. Nous rattrapons le temps perdu, prenons des nouvelles sur nos connaissances respectives et il me propose d’aller en soirée chez un ami à lui.

Je décline en prétendant avoir quelque chose de prévu, je ne sais pas si il me croit. Je me redirige vers Chatelet, fume le reste du joint à côté d’une ruelle et en allume un autre.
Je sens que je mon état d’ivresse est tel que j’ai du mal à réfléchir. Je peine à trouver la rue exacte, je dois chercher mon chemin sur Google maps et j’arrive au Dépôt. Il est vingt deux heures lorsque je pousse les portes du club. Je paye l’entrée, dépose mes affaires à l’entrée et me dirige vers le bar.
Il y a déjà pas mal de monde, les mecs se tournent autour, se jaugeant du regard. Quelques uns sont sur la piste à se déhancher, d’autres commandent à boire.
Je ne fais pas trop attention aux gens autour de moi, je me rends au fumoir et m’allume une cigarette pour accompagner mon gin tonic.

Je finis mon verre, je suis complètement défoncé. Je me dirige vers le labyrinthe sombre où des silhouettes font des allers retour constants. Il y a plusieurs couloirs, des cabines parfois entrouvertes, je déambule en jetant des coups d’oeil aux mecs qui font leur affaire en public.

Je tombe sur un type d’une trentaine d’années, viril, qui m’emmène dans une cabine. Je lui dis immédiatement que je ne veux pas un truc à deux, il comprend et me dit d’attendre un peu.
Au bout d’une dizaine de minutes, je vois une gravure de mode, un mec d’environ vingt cinq ans, torse nu, musclé, près d’un renfoncement sombre.
Je suis sous le charme, mon coeur s’accélère. Je m’approche de lui et vois qu’il est en train de se faire sucer. La pénombre m’empêche de voir ce qu’il se passe réellement, un mec tente de baisser mon pantalon, je résiste avant de voir qu’il s’agit du trentenaire rencontré auparavant. Il venait simplement de trouver une autre personne pour nous deux.
Je me laisse finalement faire, sans pouvoir quitter des yeux le visage faiblement éclairé du superbe jeune homme.

Le trentenaire nous emmène dans une cabine, l’espace est exigu et sombre. Au mur un écran diffuse un film pornographique. Je m’agenouille et commence à donner du plaisir à mes deux partenaires. Le plus âgé s’assoit dans un recoin de la cabine, je le pénètre violemment, en l’étranglant par moments.
Le beau mec prend le relai et je sens que je ne veux pas en finir maintenant. Je sors de la cabine, recommande un verre et vais le boire au coin fumeur. Un type roule discrètement un joint, personne ne semble être dérangé donc je décidé de finir celui qui j’avais commencé avant de rentrer.
Au bar je tombe sur deux marocains, apparemment amis. On se tourne autour quelques temps et je me rends dans une cabine avec le plus jeune d’entre eux. Le second nous rejoins, je suis à genoux en train de les satisfaire.
Ensuite, je ne me souviens pas de grand chose, le gin et le joint faisant leur effet. Je crois avoir couché avec un ou deux autres mecs.
A cinq heures du matin, après une nuit de débauche totale, je décide de quitter les lieux. Je vois un type, d’environ dix huit ans agenouillé devant un glory hole entrain de sucer deux queues.

Je m’allume une cigarette en franchissant les portes de l’établissement. Je me sens étrangement bien, quelque peu souillé mais satisfait.
J’ai pris un café dans un bar avant de fumer mon dernier joint près de la gare.
A huit heures je suis monté dans mon train. J’allais retourner à ma vie sur Lyon tout en sachant que la dépravation ne me quitterait plus.

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2017-05-25T12:48:02+02:00
https://addictions.journalintime.com/Labyrinthe-et-pieces-sombres Labyrinthe et pièces sombres Je suis en train de fumer et suis encore focalisé sur cette histoire du parking. Je pense que ces dernières années il y a eu trois points : mon arrivée sur Lyon, mon emménagement seul après ma rupture et cette rencontre. Les trois symbolisent des tournants cruciaux, le premier un réel engagement : le partage d'un lieu de vie avec une personne que l'on aime, qui fut ponctué d'une reprise de l'alcool et de la beuh. Le second : la reprise en main de ma propre vie ainsi que la réapropriation de mes vices. Et le troisième : la chute dans la luxure. J'ai eu du mal à me focaliser Je suis en train de fumer et suis encore focalisé sur cette histoire du parking.
Je pense que ces dernières années il y a eu trois points : mon arrivée sur Lyon, mon emménagement seul après ma rupture et cette rencontre.

Les trois symbolisent des tournants cruciaux, le premier un réel engagement : le partage d’un lieu de vie avec une personne que l’on aime, qui fut ponctué d’une reprise de l’alcool et de la beuh.
Le second : la reprise en main de ma propre vie ainsi que la réapropriation de mes vices.
Et le troisième : la chute dans la luxure.

J’ai eu du mal à me focaliser sur mon travail les jours suivant le parking. Je ne faisais que penser à ce type. Quelques jours après je suis sorti fumer un joint vers vingt trois heures, au même endroit.
Je ne pouvais plus gérer mon excitation, j’avais beau regarder du porno, je ne parvenais pas à être satisfait.

J’ai pris un billet pour Paris le vendredi soir, juste après le travail. Le samedi matin, j’ai ouvert une bouteille, ai bu quelques verres et ai roulé quelques joints. J’ai filé à la gare, prenant soin de transvaser le reste de la boisson dans une bouteille en plastique et je suis monté à bord du train.
Je n’avais presque rien pris, mon retour étant prévu le lendemain à huit heures. En arrivant, j’ai pris le métro direction Chatelet et je me suis assis près de Beaubourg pour finir ce qu’il me restait de vin.

Je me sentais bien, enfin de retour dans ma ville, celle qui m’a vu grandir et me dépraver. Je ne pouvais prévenir personne, qu’il s’agisse de ma famille ou des mes amis, j’avais besoin de cette journée pour moi et pour assouvir mes pulsions.
J’ai acheté quelques bières au Monoprix, en ai bu une devant Beaubourg et ai fumé la moitié d’un joint avant de me diriger vers un sex shop des Halles.

En poussant la porte, j’ai été étonné de constater que rien avait changé, je me souvenais du lieu comme avant mon emménagement sur Lyon. J’ai déambulé permis les dvd et les godes, certains étant gigantesques. J’ai trouvé quelques bd porno, étant complètement défoncé, je me suis dit que c’était marrant de les acheter et en payant j’ai vu un type derrière un rideau, le pantalon baissé, en train d’essayer un cockring en demandant l’avis d’un vendeur.

Le vendeur était mignon, j’ai payé et ai demandé à aller en bas. Je descends l’escalier métallique, il y a peu de lumière, j’ai du mal à me repérer, mais je me souviens rapidement des lieux.
Quelques types sont présents, je me dirige vers les toilettes et un mec d’une vingtaine d’années me rejoint et me masturbe. Je fais de même, un autre mec se met à côté de moi, je sens que je vais jouir mais je préfère m’en aller. Je leur dis que je reviens mais je m’en vais rapidement, je ne veux pas terminer tout de suite, il est encore tôt.

Je vais dans un café presque vide, je commande un thé avec de quoi déjeuner et je m’endors un peu moins d’une heure. En me réveillant, je suis encore défoncé, tout de même en forme mais un peu crasseux, je m’excuse auprès du barman, il compatit et me dit de ne pas m’inquiéter. Je me rafraichis rapidement aux toilettes, mets du déodorant et me recoiffe. Je retourne vers Beaubourg et ouvre de nouveau une bière.

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2017-05-14T09:56:38+02:00
https://addictions.journalintime.com/Souvenirs Souvenirs Après cette rencontre nocturne dans un parking, tout m'est rapidement revenu en tête. Le lendemain, au travail, je ne pouvais cesser de penser à ce type, le premier depuis ma rupture. Tout s'est passé tellement vite, deux inconnus qui ne se reverrons probablement jamais, et s'ils se croisent, feront comme si rien ne s'était passé. Bien sûr, j'ai repensé à lui, avec un pincement au coeur. Même si jamais je ne me remettrais avec, notre histoire est toujours présente en moi, ces deux ans et demi représentent beaucoup. Nous avons tout de même emménagé ensemble après presque Après cette rencontre nocturne dans un parking, tout m’est rapidement revenu en tête.
Le lendemain, au travail, je ne pouvais cesser de penser à ce type, le premier depuis ma rupture. Tout s’est passé tellement vite, deux inconnus qui ne se reverrons probablement jamais, et s’ils se croisent, feront comme si rien ne s’était passé.

Bien sûr, j’ai repensé à lui, avec un pincement au coeur. Même si jamais je ne me remettrais avec, notre histoire est toujours présente en moi, ces deux ans et demi représentent beaucoup. Nous avons tout de même emménagé ensemble après presque deux ans à se fréquenter sur Paris.

Le rencontrer m’a fait changer, moi, qui courrait de soirée en soirée, vivait de nuits blanches et d’escapades souillées de luxure. Il me canalisais, sans me priver ni me brimer, il me pardonnait lorsque je m’égarais. Quand je fautais, il me comprenait.
Notre relation n’était pas toujours rose et après quelques dérapages, je lui ai été totalement fidèle. Je me sentais différent. Six mois après notre rencontre, il a cessé de boire, probablement à cause de moi, toujours dans l’excès.

Même si je sentais que les verres que je me servais lui déplaisaient, il ne m’a jamais obligé à arrêter. De jour en jour, j’ai réduit ma consommation jusqu’à arrêter, excepté en soirée.
Cela ne m’intéressait plus, je préférais fumer. C’était un plaisir que nous partagions. Le dimanche matin, alors qu’il allait chercher des croissants, je préparais un joint et nous fumions dans le lit. Même si nous ne faisions rien de particulier, nous étions en osmose totale, les heures passaient sans que l’on s’en rende compte.
Un jour, son boss lui a proposé de partir à Lyon, il ne pouvait pas refuser. Il m’a alors demandé de venir avec lui.

J’allais devoir quitter Paris, cette ville qui représente tout pour moi, où j’ai grandi, où j’ai vécu, où j’ai aimé. Tous mes amis se trouvaient ici, toutes les choses qui rendaient heureux se situaient à Paris, mais également tout ce qui me détruisait. Les bars, l’ivresse en déambulant dans les rues pavées, les salles sombres des clubs discrets, la drogue et l’alcool constant.

J’ai décidé de le suivre, nous avions un mois pour tout préparer. Je l’ai soudain vu sous un nouveau jour, il était sous pressions constante. Il a décidé d’arrêter de fumer et a voulu que j’arrête.
Je ne buvais plus et il a décrété que le cannabis ne devrait plus faire partie de ma vie. Il était trop tard pour faire marche arrière, par amour j’étais de toute façon prêt à tout.
Les premières nuits ont été affreuses, pire que pour l’alcool. Je me réveillais en sueur en ne pensant qu’à une chose, me faire un joint.

Un lundi, alors que nous faisions du tri dans nos affaires, j’ai craqué et ai roulé un joint. J’avais conservé de quoi m’en faire un seul, au cas où. Je n’avais pas craqué depuis deux semaines, mais je ne pouvais plus me contenir. En me voyant, il m’a giflé, le regard monstrueusement noir et a quitté l’appartement en claquant la porte. J’ai fumé la moitié et ai écrasé mon bédo, les larmes aux yeux.

Arrivés sur Lyon, j’ai rapidement déchanté. J’ai trouvé un travail rapidement et il ne rentrait que très tard. Nous n’avions quasiment plus de temps pour nous et il a commencé à être jaloux et possessif, à l’excès. Tout était prétexte à un reproche, à une dispute, voir à un coup.
J’ai subi, pendant plusieurs mois avant de fuir.

Je me suis demandé si lui aussi avait eu une aventure après avoir ma rencontre avec ce rebeu. Cette pensée ne m’a pas blessé, pour une fois. Je me sentais enfin libre.

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2017-05-14T09:18:00+02:00
https://addictions.journalintime.com/Ici-et-maintenant Ici et maintenant. La chambre d'hôtel qui m'a servi ponctuellement d'échappatoire me semble bien loin désormais. Je fais le calcul, cela fait approximativement cinq ans que je suis arrivé à Lyon et un peu plus de quatre années que je suis dans mon appartement actuel. En quatre ans, je n'ai pas sombré, j'ai coulé et touché le fond. Même si je ne voulais pas l'admettre pendant de longs mois, il ne pas fallu très longtemps pour retomber dans mes vices. Les deux premiers vont de paire, l'alcool et le cannabis sont presque indissociables. J'ai repris les deux en même temps, sans m'en vouloir le La chambre d’hôtel qui m’a servi ponctuellement d’échappatoire me semble bien loin désormais.
Je fais le calcul, cela fait approximativement cinq ans que je suis arrivé à Lyon et un peu plus de quatre années que je suis dans mon appartement actuel.

En quatre ans, je n’ai pas sombré, j’ai coulé et touché le fond. Même si je ne voulais pas l’admettre pendant de longs mois, il ne pas fallu très longtemps pour retomber dans mes vices.

Les deux premiers vont de paire, l’alcool et le cannabis sont presque indissociables. J’ai repris les deux en même temps, sans m’en vouloir le moins du monde. J’avais enfin l’impression de retrouver qui j’étais vraiment.
En regardant en arrière je ne pouvais reconnaître cette personne que je voyais, se forçant à être sobre et à se contrôler perpétuellement. Pour être tout à fait sincère, je m’ennuyais profondément. La vie de couple bien rangée, où l’on se retrouve chaque soir et où l’on finit par ne plus rien avoir à se dire, ce n’est définitivement pas pour moi.

Nous sommes désormais au mois de mai 2017 et ma vie est infernale.
Après avoir redécouvert mes deux addictions favorites il était temps de reconquérir la troisième, qui est peut-être la pire.
J’aime l’enivrement, ce sentiment de bonheur éphémère, cette euphorie palpable qui me met dans un état second. Je n’en ai pas besoin constamment, mais j’en ai tout de même besoin. Il est rare que je m’y mette dès le matin, il m’est nécessaire d’avoir des repères, mais dans la journée cela arrivera, forcément.
Il m’est impossible pour de ne pas posséder un stock d’herbe suffisant chez moi, sinon je panique. De même pour la boisson, si je n’ai pas une bouteille de rosé au frais, je ne suis pas tout à fait à mon aise.
Non pas que je l’ouvrirais à la première occasion ou que je me roulerais un joint au réveil, mais au moins ils sont là, leur présence me rassure. Je sais que si j’en ai l’envie, je n’ai qu’à sortir mon pochon de beuh ou ouvrir ma bouteille.

Après avoir emménagé dans mon nouvel appartemment, il y a donc plus de quatre ans, j’ai eu quelques mois très étranges.
Mon quotidien se faisait en fonction de mon boulot. Si je ne l’avais pas, je ne sais pas comment j’aurais tenu le choc. Mes produits n’étaient qu’un pansement, ma douleur était vive et bien réelle, mon coeur souffrait atrocement. Je savais que fuir a été la meilleure des décisions, pourtant l’amour ne se dissipe pas comme des volutes de fumée, il faut du temps et de l’énergie.

J’ai donc continué mon chemin, sans grand conviction. Je me levais tous les jours, je me préparais et parfois je roulais un joint. Il m’arrivait de fumer quelques lattes et de laisser le reste pour ma pause du midi. Certains jours je fumais, d’autres non, d’autres fois je rentrais rapidement chez moi, buvais un ou deux verres de vin avant de retourner au travail.
Je travaillais car il le fallait, pour payer mon appartement, mon herbe, mon alcool et mes clopes. Ma bouffe aussi, même si cela est secondaire. Je ne faisais pas les choses par envie, plus par automatisme, comme un robot.

Un jour, j’ai ouvert les yeux, ai préparé mon café et ai allumé ma cigarette. J’étais en repos et ai profité de cette journée pour me reposer et sortir un peu. En fin de journée je me suis rendu compte que je n’avais pas pensé à lui, ou quasiment pas.
Ces pensées, ces états d’âme, cette haine qui parfois s’insinue, tout semblait s’être évaporé. J’ai enfin souri, pour la première fois depuis un bon moment.
Nous étions en février, je m’en souviens très bien car il faisait enfin meilleur.

A partir de ce moment, où le bonheur semblait de nouveau possible, les pulsions sont petit à petit revenues. Je n’avais pas besoin de fumer ou de boire pour les avoir. Dès le matin, en me rendant au travail, je ne pouvais m’en empêcher. Dès que je voyais un mec qui me plaisait un minimum, je me mettais à avoir chaud, envahi d’une sorte d’obsession. Je voyais des types, casquette sur la tête, en jogging et ne pouvais m’empêcher de regarder leur membre un peu trop apparent.

Un soir, après avoir été à une soirée chez une collègue et amie, j’ai pris le chemin du retour. Je me rappelle avoir pas mal bu mais surtout avoir beaucoup fumé. Sur la route, presque arrivé chez moi, je tombe sur un mec, la vingtaine.
C’était un rebeu, viril et plutôt beau, habillé en survêtement. Il marchait assez vite et soudain, je lui demande du feu.
J’avais un briquet dans ma poche mais mes pulsions ont pris le contrôle de moi-même. On a commencé à parler de beuh, il lui en restait mais n’avait plus de feuilles et devait aller chez sa meuf. Je lui ai répondu que je devais aussi rejoindre ma copine et il m’a proposé de fumer si je lui dépannais quelques feuilles.

Nous nous sommes posés dans un parking, avons fumé quelques lattes et je commençais à ne plus vraiment me reconnaître. Je sentais de l’excitation monter en moi, je tentais de la contrôler, il fallait que je m’en aille.
Je voyais dans son regard une sensation similaire, j’ai baissé les yeux et ai vu qu’il bandait. Je ne pouvais détourner les yeux, j’ai baissé son jogging et son boxer et je l’ai sucé avant qu’il ne fasse de même.

On a terminé le joint que l’on avait laissé tomber à terre et il est parti rejoindre sa petite amie.
Je suis rentré chez moi et ai tout de suite compris que ce n’était que le début.

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2017-05-10T06:39:00+02:00
https://addictions.journalintime.com/Retrouvailles Retrouvailles C'est exactement comme pour le vélo, on n'oublie jamais, du moins ça reste encré. J'ai roulé mon "premier" joint avec une facilité déconcertante, comme si je n'avais jamais arrêté. Il n'étais pas parfait, mais je ne pouvais me concentrer davantage. Le temps semblait comme figé. La première bouffée a été merveilleuse, ce goût indéfinissable, cette douceur qui emplissait ma gorge. Il n'a pas fallu plus de trois bouffées pour être ailleurs. J'avais l'impression d'avoir oublié ce qu'était d'être défoncé même si la sensation familière qui commençait à m'envahir C’est exactement comme pour le vélo, on n’oublie jamais, du moins ça reste encré.
J’ai roulé mon "premier" joint avec une facilité déconcertante, comme si je n’avais jamais arrêté. Il n’étais pas parfait, mais je ne pouvais me concentrer davantage. Le temps semblait comme figé.
La première bouffée a été merveilleuse, ce goût indéfinissable, cette douceur qui emplissait ma gorge.

Il n’a pas fallu plus de trois bouffées pour être ailleurs. J’avais l’impression d’avoir oublié ce qu’était d’être défoncé même si la sensation familière qui commençait à m’envahir semblait ne jamais m’avoir vraiment quitté.

J’ai regardé autour de moi, je me sentais bien dans cette chambre d’hôtel, apaisé.
J’ai ouvert une bière, je ne voulais plus toucher d’alcool fort après la nuit dernière. Je n’ai reçu qu’un message : "Il m’a dit que tu avais pécho ce matin, reviens pas".
J’ai lancé une série et ai continué à fumer. Je me suis endormi sans m’en rendre compte.

Le lendemain je me suis préparé avant de me rendre dans une agence immobilière. Après avoir visité quelques appartements soit trop petits, trop coûteux ou mal situés, je suis tombé sur une perle, disponible sous deux semaines.
J’ai fêté cette chance inouïe en fumant de nouveau. Etrangement, je me sentais bien dans cette chambre d’hôtel, dénuée de toute décoration. J’ai roulé un second joint pour ne plus penser. Je me suis rapidement endormi.

J’ai mis quelques instant à savoir où j’étais en me réveillant. Je sentais encore les effluves de la beuh dans mon sang et je me suis préparé avant de me rendre au travail.
A la pause déjeuner, je me suis pris du vin en terrasse avec un croque monsieur, pour la forme, que j’ai à peine touché. Je n’avais qu’une hâte le reste de la journée : fumer et oublier.

Une collègue a lourdement insisté pour prendre un verre, par manque d’arguments j’ai accepté. Elle racontait sa vie qui ne m’intéressait aucunement, je n’écoutais pas vraiment et j’ai réalisé que j’avais retrouvé mes deux addictions principales en quelques jours. J’ai soudainement espéré ne pas rencontrer de nouveau les autres.

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2017-05-07T22:07:02+02:00
https://addictions.journalintime.com/Errer Errer Voilà près de cinq ans que je me suis installé à Lyon. Par envie de fuir ce qui me nuisait à ce qu'il me restait d'équilibre psychologique. Cela a été plus compliqué que prévu. Quitter Paris a été à la fois une résurrection et un déchirement, perdre mes repères et mes habitudes a été plus que perturbant. J'ai eu du mal à supporter ma nouvelle vie, saine, certes, mais affreusement banale. J'ai quitté ma ville de coeur par amour, chose qu'il ne faut bien évidemment jamais faire. Tout a été trop vite, l'emménagement, l'enlisement, les disputes et enfin les coups. Voilà près de cinq ans que je me suis installé à Lyon. Par envie de fuir ce qui me nuisait à ce qu’il me restait d’équilibre psychologique.
Cela a été plus compliqué que prévu. Quitter Paris a été à la fois une résurrection et un déchirement, perdre mes repères et mes habitudes a été plus que perturbant.

J’ai eu du mal à supporter ma nouvelle vie, saine, certes, mais affreusement banale.
J’ai quitté ma ville de coeur par amour, chose qu’il ne faut bien évidemment jamais faire. Tout a été trop vite, l’emménagement, l’enlisement, les disputes et enfin les coups.

Lorsque je parle de résurrection, ce n’était que temporaire. Après une énième crise de sa part, je suis sorti de l’appartement que nous partagions aux alentours de vingt heures.
Je croyais quitter le domicile familial afin d’acquérir une indépendance mais j’étais tout aussi enfermé qu’avant.

J’ai fumé une cigarette sur un banc couvert de fientes avant de me rendre dans une supérette. Je suis revenu m’asseoir au même endroit et ai ouvert la flasque de vodka ainsi qu’une canette de coca, les mains tremblantes.
J’ai bu une gorgée, puis deux, grimaçant malgré le goût du soda.
J’ai sorti une cigarette et ai savouré l’instant. Un couple est passé en me dévisageant. Je me sentais bien, enfin comblé, rassasié.

En moins d’une heure je venais de détruire ce que j’avais accompli, je redécouvrais ce pourquoi j’avais fui. Car oui, lorsque je commence, je ne peux m’arrêter, il m’en faut toujours plus.
J’ai besoin d’être toujours plus loin, l’ivresse ne me suffit pas, il me faut impérativement le niveau au dessus.
J’ai ouvert la seconde flasque, que j’avais achetée "au cas où", pensée rassurante alors que je savais pertinemment qu’elle ne resterait pas fermée.

Je suis rentré vers vingt trois heures, empestant le tabac et l’alcool, titubant dans l’escalier. C’est là que les coups se sont mis à pleuvoir, les yeux rouges de haines, hurlant à s’en déchirer les poumons. Je pense que les voisins ont du avoir peur, ce sont les coups à la porte d’une voisine charmante qui l’ont arrêté.

Je me suis allongé sur le canapé et j’ai dormi.

Le lendemain, j’ai appelé un de ses amis qui, à son grand regret, fumait. J’ai hésité et lui ai finalement demandé si je pouvais passer dans l’heure.

J’ai jeté mes affaires dans un sac et je me suis acheté un pochon de weed.

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2017-05-07T21:32:55+02:00