Vi(c)e

Labyrinthe et pièces sombres

Je suis en train de fumer et suis encore focalisé sur cette histoire du parking.
Je pense que ces dernières années il y a eu trois points : mon arrivée sur Lyon, mon emménagement seul après ma rupture et cette rencontre.

Les trois symbolisent des tournants cruciaux, le premier un réel engagement : le partage d’un lieu de vie avec une personne que l’on aime, qui fut ponctué d’une reprise de l’alcool et de la beuh.
Le second : la reprise en main de ma propre vie ainsi que la réapropriation de mes vices.
Et le troisième : la chute dans la luxure.

J’ai eu du mal à me focaliser sur mon travail les jours suivant le parking. Je ne faisais que penser à ce type. Quelques jours après je suis sorti fumer un joint vers vingt trois heures, au même endroit.
Je ne pouvais plus gérer mon excitation, j’avais beau regarder du porno, je ne parvenais pas à être satisfait.

J’ai pris un billet pour Paris le vendredi soir, juste après le travail. Le samedi matin, j’ai ouvert une bouteille, ai bu quelques verres et ai roulé quelques joints. J’ai filé à la gare, prenant soin de transvaser le reste de la boisson dans une bouteille en plastique et je suis monté à bord du train.
Je n’avais presque rien pris, mon retour étant prévu le lendemain à huit heures. En arrivant, j’ai pris le métro direction Chatelet et je me suis assis près de Beaubourg pour finir ce qu’il me restait de vin.

Je me sentais bien, enfin de retour dans ma ville, celle qui m’a vu grandir et me dépraver. Je ne pouvais prévenir personne, qu’il s’agisse de ma famille ou des mes amis, j’avais besoin de cette journée pour moi et pour assouvir mes pulsions.
J’ai acheté quelques bières au Monoprix, en ai bu une devant Beaubourg et ai fumé la moitié d’un joint avant de me diriger vers un sex shop des Halles.

En poussant la porte, j’ai été étonné de constater que rien avait changé, je me souvenais du lieu comme avant mon emménagement sur Lyon. J’ai déambulé permis les dvd et les godes, certains étant gigantesques. J’ai trouvé quelques bd porno, étant complètement défoncé, je me suis dit que c’était marrant de les acheter et en payant j’ai vu un type derrière un rideau, le pantalon baissé, en train d’essayer un cockring en demandant l’avis d’un vendeur.

Le vendeur était mignon, j’ai payé et ai demandé à aller en bas. Je descends l’escalier métallique, il y a peu de lumière, j’ai du mal à me repérer, mais je me souviens rapidement des lieux.
Quelques types sont présents, je me dirige vers les toilettes et un mec d’une vingtaine d’années me rejoint et me masturbe. Je fais de même, un autre mec se met à côté de moi, je sens que je vais jouir mais je préfère m’en aller. Je leur dis que je reviens mais je m’en vais rapidement, je ne veux pas terminer tout de suite, il est encore tôt.

Je vais dans un café presque vide, je commande un thé avec de quoi déjeuner et je m’endors un peu moins d’une heure. En me réveillant, je suis encore défoncé, tout de même en forme mais un peu crasseux, je m’excuse auprès du barman, il compatit et me dit de ne pas m’inquiéter. Je me rafraichis rapidement aux toilettes, mets du déodorant et me recoiffe. Je retourne vers Beaubourg et ouvre de nouveau une bière.